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Message aux camarades espagnols à l'occasion de la XVe conférence de "Lucha internationalista"

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Chers camarades,

Je vous transmets au nom de l'AGIMO un salut fraternel.

Nous sommes engagés dans le même combat pour la révolution socialiste mondiale ce qui nécessite un parti mondial de la révolution.

Je crois que des progrès considérables viennent de se réaliser dans ce sens à partir des initiatives de nos camarades d'Argentine. A l'occasion des élections du 15 novembre pour renouveler près de la moitié du parlement et un tiers du Sénat, la coalition du FIT-U (Front Unique de la Gauche et des travailleurs) qui regroupe 4 organisations se réclamant du trotskysme a fait signer une « déclaration de soutien international ». Celle-ci a été signée par des centaines d'organisations et de militants ayant des responsabilités politiques ou syndicales dans 38 pays. C'est un fait d'une importance capitale.

Il n'est pas question de considérer que tous ces signataires sont intégralement sur notre programme puisque quelques-uns, comme PO (Pouvoir Ouvrier) en Argentine, n'ont pas à leur programme la nécessité de construire (ou reconstruire) une internationale.

Cependant, le fait de rassembler une telle force politique au plan international avec des options politiques communes essentielles est un pas important vers la construction d'un parti mondial de la révolution qui ne pourra être, de notre point de vue, que la IVème internationale reconstituée.

Le rassemblement qui s'opère avec cette déclaration peut être comparé avec les conférences de Kiental et de Zimmerwald où se réunissaient les internationalistes qui avaient refusé la capitulation de la deuxième internationale alors qu'ils n'étaient pas tous d'accord avec les orientations de Lénine ou de Trotsky. Ils ne participeront pas tous, par la suite, à la création de la IIIème internationale.

Le texte de la « déclaration de soutien » montre clairement que les signataires se prononcent pour un combat classe contre classe sans faire la moindre concession aux partis de la bourgeoisie. Les signataires refusent les gouvernements de type Front Populaire dans lesquels les organisations ouvrières sont liées aux partis du capital. Ils refusent que la classe ouvrière soit saignée dans des plans d'austérité pour payer une soi-disant dette que les travailleurs n'ont jamais contractée. Il rejette ainsi toutes les désastreuses expériences récentes en Amérique Latine avec notamment le chavisme. Il refuse d'accorder leur soutien à des gouvernements de conciliation de classe comme celui d'Evo Morales en Bolivie, celui de Lula ou Dilma au Brésil, celui de Castillo au Pérou, celui de Pinera au Chili.

Pour ce qui concerne l'Europe la déclaration indique notamment :

« on a vu des partis de centre-gauche et pseudo-progressistes, qui ont promis une rupture avec les politiques d'austérité, mais ont fini par appliquer eux-mêmes ces mesures d'austérité. C'est le cas de Podemos dans l'État espagnol, qui fait partie du gouvernement « néolibéral progressiste » du PSOE. Avant, Syriza avait promis un gouvernement anti-austérité, mais a fini par être le meilleur élève du FMI et de l'UE (Union Européenne) pour mettre en oeuvre les plans de la troïka, ouvrant ainsi la voie au retour de la droite. »

Nous sommes directement concernés. Nous devons en effet rejeter l'Union Européenne. Nous devons chacun dans notre pays demander la sortie de l'Union Européenne. L'AGIMO a mené dans ce sens toute une campagne pour faire reconnaître une vérité bien cachée par tous les médias aux mains des groupes capitalistes : Walter Hallstein qui fut le premier président de la CEE (Commission Economique Européenne) et le resta pendant 9 ans fut auparavant un nazi de premier plan.

Les 4 organisations du FIT-U ont pu dialoguer entre-elles sans concessions mais sans violences verbales. Elles l'ont fait notamment l'année dernière, le 21 août 2020, à l'occasion du 80ème anniversaire de l'assassinat de Léon Trotsky. Nous voyons avec ces discussions que le bilan peut maintenant être tiré sereinement de toutes ces années où le trotskysme a été déchiré par de multiples crises et ainsi dispersé. Des principes simples sont maintenant admis par tous. Ils permettront assurément que les mêmes erreurs ne se répètent pas. Il n'est plus question de chercher des raccourcis en capitulant devant les appareils staliniens comme cela s'est fait en 1951/53 avec « la crise pabliste » ni de capituler devant l'appareil « socialiste » construit sur les débris de la IIème internationale comme cela s'est fait avec la crise des « lambertistes » en 1981. Nous savons aussi qu'il faut rejeter le national-trotskysme. Notre combat est, avant tout celui de la construction d'une internationale révolutionnaire. Nous savons aussi que nul dirigeant actuel d'une organisation se réclamant du trotskysme ne peut prétendre avoir une autorité semblable à celle de Léon Trotsky. Aucun n'a accumulé l'expérience qu'avait Léon Trotsky. Le fait que des dirigeants comme Pablo, Mandel, Lambert ou Healy aient voulu, à certains moments, imposer leur point de vue avec des méthodes bureaucratiques, a eu des effets dramatiques mais, avec le recul du temps, nous pouvons dire aussi qu'il était ridicule d'avoir tant de prétentions. Nous voyons donc que dans les débats entre nous la plus grande démocratie doit être respectée. Personne n'a qualité pour imposer son point de vue aux autres. Toute cette richesse accumulée actuellement par diverses organisations doit permettre de reconstruire la IVème internationale dans les prochaines années. C'est cette perspective qui nous uni et qui nous guide.

Je vous souhaite mes chers camarades de mener des débats fructueux au cours de votre XVème conférence pour que nous progressions ensemble dans ce sens.

espaceLe 19 novembre 2021, Jean Dugenêt


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espaceDéclaration de soutien international au FIT-U : carre blanc version française
espacecarre blanc version espagnole avec la liste des signataires
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